Plus de deux ans après la parution de l'encyclique Laudato si', il est bon de se demander où en est la démarche de conversion écologique, souhaitée par le pape François[1] pour toute l'Eglise ? Dans la société se développe une quantité de mouvements qui agissent en faveur de la transition écologique[2]. Ils sont non seulement le signe de la prise de conscience mondiale de la crise environnementale, mais aussi la preuve d'un réel mouvement de mise en œuvre de nouveaux modes de vie pour la sauvegarde de la planète et de l'humanité.
Nous voudrions ici rappeler ce que l'encyclique apporte de propre au mouvement écologique dans son ensemble, et présenter le programme de formation baptisé Académie pour une Ecologie Intégrale qui se met en place au Sanctuaire ND du Chêne[3].
Accueil et interprétations.
L'encyclique du pape François fut largement accueillie par tous les milieux ; son langage est simple, plus que celui des documents magistériels en général, son objet, la « maison commune », concerne tous les hommes ; c'est à eux que l'encyclique s'adresse.
Mais la simplicité apparente de l'encyclique peut conduire à des interprétations qui ne sont pas ce que dit réellement le pape. Les théologiens ont montré la continuité du texte avec les documents ecclésiaux précédents, spécialement avec la doctrine sociale de l'église et l'encyclique Caritas in Veritate[4] du pape Benoît XVI.
Une des tendances les plus rencontrées, et se faisant trop facilement prévaloir d'un esprit franciscain, est de lire le texte avec un arrière-fond moniste, c'est-à-dire en relativisant, jusqu'à l'ignorer, la distinction entre Dieu et ses créatures. Ainsi ce courant écologique risque de diviniser et d'idolâtrer la nature, et d'autre part il se libère de la place principale et première donnée à l'homme dans l'ensemble de la Création, selon la tradition biblique. Toutes les créatures étant de quelque façon reliées à Dieu, on considère qu'elles sont toutes aussi respectables les unes que les autres, chacune témoignant, exprimant ou manifestant la présence divine dans le monde phénoménal. En faisant appel à la théologie de Thomas d'Aquin le pape François affirme la distinction que l'on se doit de maintenir entre Créateur et créatures.[5] Les abus qui ont pu être commis par l'homme sur les êtres et les choses qui lui ont été confiés[6] ne doivent pas faire disparaître sa plus haute responsabilité sur l'ensemble du créé.
Le « retour à la terre » des années post 68 était déjà la contestation d'un système, portée par un fort idéal. L'expression est reprise aujourd'hui, mais elle invite plus immédiatement au réalisme, à la coopération avec la terre ou la nature, avec le désir de se mettre à l'école de celle-ci en découvrant sa sagesse. Parfois, cependant, ce retour est présenté comme étant le fruit de l'évolution de la conscience, conduisant inéluctablement à une parfaite harmonie entre la nature et les hommes, et entre les hommes entre eux. Dans le langage chrétien cela fait penser à un « retour au paradis terrestre » : l'homme sachant écouter et veiller sur la nature pourrait vivre en parfaite communion avec elle, comme cela était avant le péché des origines.
Le pape François prend le soin de souligner le paradoxe chrétien. A la fois « tout l'univers est appelé à être sauvé. (…) Le Ressuscité enveloppe mystérieusement les créatures et les oriente vers un destin de plénitude ». Mais, précise-t-il : « le destin de toute la création passe par le mystère du Christ ».[7] Ce qui veut dire que l'espérance nouvelle concernant le bien commun de la « famille humaine » et de sa « maison commune », se trouve dans le mouvement de mort et de résurrection que le Christ nous appelle à vivre avec lui. La foi chrétienne nous invite à voir dans les nombreuses réalisations scientifiques et écologiques, qui servent le développement intégral de la personne et sont vraiment profitables au bien de l'humanité, des signes de la puissance de la résurrection et des fruits de la vie nouvelle en Christ.
Ecologie intégrale et conversion écologique.
Il fallait faire ces quelques remarques pour mieux saisir les propos du pape par rapport à la conversion écologique et ne pas relativiser son appel. Le chapitre IV détaille les dimensions de l'écologie intégrale, terme nouveau dans l'enseignement de l'Eglise, incluant le développement humain intégral à l'ensemble du développement environnemental. L'écologie met en corrélation, d'un côté la famille humaine et de l'autre son environnement, « la maison commune » selon l'expression du pape. L'Eglise, par sa doctrine sociale, a une proposition cohérente sur le développement humain intégral qu'elle associe maintenant à toutes les autres dimensions de la vie dont l'homme dépend. L'écologie intégrale n'est ni une écologie humaine, ni une écologie environnementale, mais les deux ensemble, auxquelles sont associées les dimensions sociale et culturelle.
Le pape n'aborde le thème de la conversion écologique qu'au terme de son enseignement lorsqu'il propose des voies d'action, une éducation et une spiritualité écologiques. Au sens strict la conversion écologique est un appel fait aux seuls chrétiens, mais nous trouvons dans le chapitre 2 (L'Evangile de la Création) les moyens pratiques de cette conversion par lesquels nous rejoignons les « hommes de bonne volonté » à qui s'adresse toute l'encyclique.
A partir du livre de la Genèse le pape rappelle les engagements écologiques de tout humain se reconnaissant créature de Dieu. « L'existence humaine repose sur trois relations fondamentales intimement liées : la relation avec Dieu, avec le prochain et avec la terre[8]». L'histoire de l'humanité est, selon la Bible, marquée par un péché qui a introduit une rupture à l'intérieur de chacune de ces trois relations. Le pape présente avec insistance, dans les chapitres 1 et 3 de l'encyclique, l'état et les causes du dérèglement environnemental contemporain. A la lumière de la foi il affirme ici au chapitre 2 que c'est le péché, et donc le cœur de l'homme, qui est à la source de la crise écologique[9] !
Les trois relations avec Dieu, avec le prochain et avec la terre, structurant l'existence humaine, ne sont plus vécues dans l'harmonie. On pourrait dire qu'avant le péché l'homme était unifié et vivait harmonieusement les trois relations susdites ; le péché, faute personnelle, a introduit à l'intérieur de la personne une dualité ; dualité ou rupture qui est cause de la rupture avec Dieu, avec le prochain et avec la terre.
L'état d'innocence que saint Bonaventure attribuait à saint François, et la place exemplaire que tient celui-ci dans la tradition chrétienne et au-delà d'elle, sont à comprendre comme les fruits d'une guérison, dit le pape, c'est-à-dire comme une grâce spéciale, se manifestant par une harmonie entre sa personne et les autres créatures de son milieu de vie.
La grâce chrétienne vient nous renouveler dans la mesure où nous entrons dans une démarche de conversion. Les évêques australiens, dit le pape, ont su exprimer la conversion en termes de réconciliation avec la création : « Pour réaliser cette réconciliation, nous devons examiner nos vies et reconnaître de quelle façon nous offensons la création de Dieu, par nos actions et notre incapacité d'agir. Nous devons faire l'expérience d'une conversion, d'un changement du cœur »[10].
L'encyclique propose donc aux chrétiens d'entrer dans une spiritualité écologique à partir d'une conversion écologique. Celle-ci doit se vivre selon quatre niveaux de réconciliation en raison de la blessure intérieure causée par le péché. A partir du regard biblique sur la faute de Caïn jaloux et meurtrier de son frère, le pape précise : « La négligence dans la charge de cultiver et de garder une relation adéquate avec le voisin, envers lequel j'ai le devoir d'attention et de protection, détruit ma relation intérieure avec moi-même, avec les autres, avec Dieu et avec la terre. Quand toutes ces relations sont négligées, quand la justice n'habite plus la terre, la Bible nous dit que toute la vie est en danger ».[11]
En d'autres lieux de son encyclique le pape revient sur la nécessité de cette quadruple réconciliation. Il souligne que l'éducation environnementale tend aujourd'hui à travailler « au niveau interne avec soi-même, au niveau solidaire avec les autres, au niveau naturel avec tous les êtres vivants, au niveau spirituel avec Dieu ».[12] Au n°237 il présente le dimanche, le premier jour de la nouvelle création, comme « le jour de la purification des relations de l'être humain avec Dieu, avec lui-même, avec les autres et avec le monde ».
Une spiritualité écologique.
Devant l'urgence à mettre en œuvre la démarche de conversion écologique, et parce que « tout est lié »[13], une formation à l'écologie intégrale doit embrasser les grandes dimensions de la vie de l'être humain, et se faire selon les quatre niveaux de réconciliation proposés. Chacun est appelé à reconsidérer son lien à la terre, à lui-même, aux autres et à Dieu comme Créateur. Par le terme de réconciliation nous sommes invités à une démarche existentielle par laquelle nous devenons capables d'intégrer dans la vie de tous les jours les exigences écologiques du message évangélique.
La relation à la terre. Ecologie de la terre et du sol.
Que signifie être relié à la terre ? Cela n'est plus évident pour beaucoup de nos contemporains. Vivre loin ou coupé de la nature fait oublier cette relation fondamentale de notre existence. La prise de conscience de cette relation renaît aujourd'hui en raison de la crise environnementale. Elle naît en premier lieu de l'impossibilité de vivre dans un milieu naturel pollué, au niveau de l'air, de l'eau et du sol. C'est ensuite l'équilibre humain qui révèle la relation faussée avec la terre et le réel. Le fait de consommer sans fabriquer, de ne plus avoir de travail manuel, etc… tout cela est cause de plusieurs de nos pathologies modernes. La fausseté de notre relation à la terre se manifeste encore par des injustices qui accroissent l'écart entre nations riches et nations pauvres comme, par exemple, l'agriculture mondialisée. Tout cela, l'encyclique en fait l'inventaire pour que mûrissent notre prise de conscience et le sens de notre responsabilité.
Beaucoup de voies existent qui peuvent favoriser la réconciliation avec la terre. La simple observation de la nature, le travail agricole, l'alimentation et l'équilibre physique, la santé, la venue au monde et la croissance, tout nous relie à la terre et au monde physique. Nous expérimentons tous la dépendance, la fragilité et la vulnérabilité. La réconciliation consiste alors à rétablir la vérité de cette relation, à ne pas la fuir ou à tout faire pour la rendre plus facile et moins prégnante. Elle demande une humilité et une bienveillance par rapport à un patrimoine que nous avons reçu.
Grâce aux capacités scientifiques et techniques, la nature est redécouverte aujourd'hui avec une richesse insoupçonnée ! Notre admiration envers ce donné environnemental dans lequel nous évoluons ne peut que grandir. En contrepartie nous pouvons mieux identifier les dégâts que nous causons à la nature !
Prendre conscience de l'offense que nous faisons à la terre est une des dimensions de la conversion écologique. L'examen de conscience classique du chrétien n'a jamais mentionné cette dimension ! Les offenses ne pouvaient concerner que Dieu, le prochain ou soi-même. Durant l'Année du Jubilé de la Miséricorde le pape François a tenu à mentionner parmi les « œuvres de miséricorde » une contribution possible pour se réconcilier avec la terre. Il a ajouté dans la liste des 14 œuvres de miséricorde, une 8ème œuvre corporelle qui consiste à « prendre soin de la terre notre maison commune[14] ».
La relation à Dieu et à soi-même. Ecologie humaine.
Le livre de la Genèse montre que l'être humain vivait en harmonie de ses relations avec Dieu, avec le prochain et avec la terre. Dans l'état d'innocence originelle, la relation à soi-même n'était pas considérée, elle était transparente. L'introspection ne faisait pas partie de l'attitude naturelle de nos premiers parents. Un repli sur soi a été introduit par la rupture intérieure causée par le péché. Nous comprenons bien aujourd'hui la nécessité d'un travail sur soi, d'une part pour combattre l'égoïsme et l'individualisme, et aussi pour s'accepter, s'accueillir, s'aimer soi-même, ce que les techniques de développement personnel proposent abondamment.
Une formation à l'écologie intégrale, ne peut se passer de cette dimension ; il s'agit de réconcilier l'homme avec lui-même, de soigner son cœur. Sans ce travail le pape souligne que l'individualisme de l'homme continuera à produire guerres et destructions.
Dans une lumière d'anthropologie biblique, nous comprenons que cette réconciliation de l'homme avec lui-même ne va pas sans sa réconciliation avec Dieu. La découverte de sa juste relation avec Dieu comme son Créateur lui apporte la plus grande lumière sur son identité et sur sa vocation, il prend conscience à la fois de sa grandeur et de sa finitude. La sagesse philosophique, capable d'atteindre l'existence de Dieu, affirme aussi que la réconciliation avec soi découle de la réconciliation avec Dieu et y conduit. Si, en effet, ce Dieu est reconnu comme principe et source de toutes les réalités, il est créateur et père. L'être humain reconnaît qu'il est dépendant d'un dieu qui est amour et découvre la dimension religieuse de son existence. Sans prendre conscience de ses racines les plus profondes, l'homme ne peut s'épanouir et trouver sa place dans l'univers et au milieu de toutes les créatures.
Le croyant, vivant de la relation avec le Créateur, est appelé à se connaître comme créature spirituelle ; par son esprit, il découvre en lui une intériorité qui abrite la présence divine, présence de celui qui lui permet d'être ce qu'il est. Le pape rappelle que plus des deux tiers de l'humanité sont des croyants. Confirmée par les approches spéculative et existentielle, la parole de saint Augustin « Dieu est plus présent à moi que je ne suis présent à moi-même » prend toute sa force. Chacun est convié à revenir sans cesse à ce point d'intériorité qui est aussi lieu de stabilité et de paix véritable. Une écologie humaine ne peut se comprendre sans cette double relation à Dieu et à soi-même[15].
La relation aux autres. Ecologie sociale.
Avec insistance, le pape scande l'urgence de l'écologie intégrale pour une plus grande justice sociale. « Il n'y a pas deux crises séparées, l'une environnementale et l'autre sociale, mais une seule et complexe crise socio-environnementale. Les possibilités de solution requièrent une approche intégrale pour combattre la pauvreté, pour rendre la dignité aux exclus et simultanément pour préserver la nature[16] ». Lorsque l'Eglise parle de développement humain intégral, elle entend : développement de tout l'homme et de tous les hommes. La question sociale qui a toujours été présente dans l'enseignement de l'Eglise en raison du commandement de l'amour est aujourd'hui regardée dans son rapport à l'individu et dans son rapport à la nature. « Aujourd'hui, l'analyse des problèmes environnementaux est inséparable de l'analyse des contextes humains, familiaux, de travail, urbains, et de la relation de chaque personne avec elle-même qui génère une façon déterminée d'entrer en rapport avec les autres et avec l'environnement[17].»
Ici encore comprenons que la réconciliation avec les autres, fondement de l'écologie sociale, ne peut être séparée de la réconciliation avec soi-même et de la réconciliation avec Dieu. L'écologie humaine est nécessairement sociale et inversement. Mais la complexité des relations humaines dans le contexte actuel invite à distinguer le bien de la personne humaine, sa dignité, ses droits et devoirs, etc… de ses rapports aux autres.
Entre Caïn et Saint-François.
D'une certaine manière la spiritualité écologique proposée dans l'encyclique pourrait être présentée comme le passage de Caïn, l'homme au cœur malade et blessé par le péché, à Saint François, l'ami du Christ, devenu frère universel.- La figure de Caïn montre comment la faute originelle a des conséquences sur l'ensemble de nos actions : envers nous-mêmes, envers notre environnement, envers les autres et envers Dieu. La figure de Saint François, par la proximité avec le mystère du Christ et par l'amour de la pauvreté, permet de vivre l'espérance de la possible réconciliation avec la terre, avec soi-même, avec Dieu et avec les autres.
Entre les deux se situe le travail de conversion et d'acquisition des « vertus écologiques[18] » à tous les niveaux de l'éducation. « C'est seulement en cultivant de solides vertus que le don de soi dans un engagement écologique est possible[19] ». Ces attitudes ou vertus comme l'humilité, la pauvreté, la sobriété, la bienveillance, l'honnêteté, la simplicité, la paix intérieure, etc., sont des moyens nécessaires à l'écologie intégrale permettant à l'individu de retrouver des relations vraies et saines avec la terre, avec soi-même et avec les autres.
Cette spiritualité écologique pourrait être dite « franciscaine » – plus que thérésienne, salésienne ou ignacienne -, en ce sens qu'elle intègre plus que les autres les éléments de la nature et de la création[20]. Elle permet au chrétien de cheminer vers la sainteté à la suite du Christ, selon les conseils évangéliques, en incarnant et enracinant la foi dans les gestes concrets d'une vie ordinaire et simple. Par cette simplicité et l'attention à la nature, elle peut parler à tous ceux et celles qui ont conscience de la grandeur de la vie.
A l'exemple de saint François allant à la rencontre du musulman ou du lépreux, une spiritualité écologique chrétienne permet une ouverture vers les mouvements écologiques. La permaculture, par exemple, se présente comme une éthique où l'on prend soin de la terre et de l'humain et où on garde le souci de partager. L'écologie de la terre et du sol conduit souvent à découvrir et à accueillir sa propre nature humaine, à grandir dans la bienveillance, le respect de la vie et le sens de la responsabilité[21].
Notons pour conclure que le pape François nous rappelle indirectement la page d'évangile que nous recevons chaque année en entrant en carême, temps de conversion par excellence !
Matthieu, Ch. 6, 3-6, 16-18 :
« Quand tu fais l'aumône, ne fais pas sonner la trompette devant toi, comme les hypocrites qui se donnent en spectacle dans les synagogues et dans les rues, pour obtenir la gloire qui vient des hommes. Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense. Mais toi, quand tu fais l'aumône, que ta main gauche ignore ce que fait ta main droite afin que ton aumône reste dans le secret ; ton Père qui voit dans le secret te le rendra.
Et quand vous priez, ne soyez pas comme les hypocrites : ils aiment à se tenir debout dans les synagogues et aux carrefours pour bien se montrer aux hommes quand ils prient. Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense. Mais toi, quand tu pries, retire-toi dans ta pièce la plus retirée, ferme la porte, et prie ton Père qui est présent dans le secret ; ton Père qui voit dans le secret te le rendra.
Et quand vous jeûnez, ne prenez pas un air abattu, comme les hypocrites : ils prennent une mine défaite pour bien montrer aux hommes qu'ils jeûnent. Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense. Mais toi, quand tu jeûnes, parfume-toi la tête et lave-toi le visage ; ainsi, ton jeûne ne sera pas connu des hommes, mais seulement de ton Père qui est présent au plus secret ; ton Père qui voit au plus secret te le rendra. »
L'aumône, la prière et le jeûne permettent en effet de se réconcilier avec les autres, avec Dieu et avec la terre. Vécues dans un esprit et un effort de conversion, ces trois activités demandent aussi une réconciliation avec soi-même, dans la lumière du Père qui voit dans le secret !
Fr. Marie-Benoît – 8 août 2017
[1] Laudato si', n°217 : « Vivre la vocation de protecteurs de l'œuvre de Dieu est une part essentielle d'une existence vertueuse, cela n'est pas quelque chose d'optionnel ni un aspect secondaire dans l'expérience chrétienne. »
[2] Un des plus connus, le mouvement des colibris, compte plus de 200 000 personnes agissant dans les domaines les plus pertinents.
[3] Sanctuaire marial du diocèse du Mans, situé près de la ville de Sablé-sur-Sarthe et près de l'Abbaye de Solesmes. www.notredameduchene.com
[4] Benoît XVI, Lettre encyclique Caritas in Veritate sur le développement humain intégral dans la Charité et la Vérité, 2009.
[5] Voir l'article du fr. Thomas Michelet dans Laudato si', pour une écologie intégrale, dir. Gilles Randoc et Emmanuel Cazanave, Institut Catholique de Toulouse, Artège-Lethielleux, 2017, « Tout est lié – parce que tout est lié à Dieu », pp.339-359.
[6] Une des accusations majeures faites aux tenants de la tradition biblique, la traduction du terme hébreu « cavach » par « soumettre » ou « dominer » justifierait l'exploitation des éléments de la nature.
[7] Citations tirées respectivement du n° 100 et du n° 99 de l'encyclique.
[8] Chapitre II, n° 66.
[9] Ibid. : « Le péché aujourd'hui se manifeste avec toute sa force de destruction dans les guerres, sous diverses formes de violence et de maltraitance, dans l'abandon des plus fragiles, dans les agressions contre la nature. »
[10] LS n° 218.
[11] LS n° 70.
[12] LS n° 210.
[13] Expression qui revient 70 fois dans l'encyclique.
[14] Annoncée le 1er septembre 2016 lors de la journée de prière pour la création. Dans la Bulle Misericordiae Vultus, n°15, le pape conseille 7 œuvres de miséricordes corporelles et 7 œuvres de miséricorde spirituelles.
[15] Pour dire le lien entre l'intériorité et la crise écologique, le pape François cite Benoit XVI, LS n° 217, note 152 : « S'il est vrai que les déserts extérieurs se multiplient dans notre monde, parce que les déserts intérieurs sont devenus très grands, la crise écologique est un appel à une profonde conversion intérieure. »
[16] LS n°139.
[17] LS n°141.
[18] Expression utilisée à partir d'une déclaration des évêques du Brésil. LS n°88, note 66.
[19] LS n°211.
[20] Bien sûr, ne pas réduire la spiritualité franciscaine à la seule dimension écologique !
[21] Convaincu des nombreuses possibilités de rencontres, nous voulons faire remarquer que beaucoup de mouvements et communautés non chrétiennes pratiquent la méditation de pleine conscience comme moyen de se réconcilier avec soi-même, la permaculture pour se relier à la terre, et la communication non-violente (connue sous le sigle de CNV) comme moyen de progresser dans les relations interpersonnelles. La réconciliation avec Dieu, la dimension transcendante, est incluse ou non selon le type de mouvement.