Académie pour une Ecologie Intégrale Sanctuaire Notre-Dame du Chêne (72 Vion)

Colloque de l’Académie pour une Ecologie Intégrale

27 mai 2018

Retour sur le Colloque de l’Académie pour une Ecologie Intégrale

à Notre-Dame du Chêne.

Le Colloque des 13/15 avril derniers sur les Nouvelles Attentes Ecologiques, avec ses 230 participants venus de partout, a lancé le nouveau programme de formation de l’Académie pour une Ecologie Intégrale.

Les intervenants n’ont pas déçu le public. Les rencontres, les partages, la liturgie, tout a contribué au climat familial de cet évènement.

Dans l’ordre des interventions nous faisons raisonner ci-dessous quelques points nous encourageant à poursuivre le chemin de l’écologie intégrale proposé par le pape François.

« Le coeur de l’homme qui est pollué » lance Bertand Vergely lors de la conférence inaugurale, fébrilement attendue après les émotions dues à l’incendie qui s’était déclaré dans un bâtiments à l’arrivée des participants !  Le coeur malade de l’homme est la cause des maux les plus graves de notre temps ; Bertrand V. nous  invitait à prendre conscience de la nature qui est en nous; principe de vie qui ne peut s’opposer à la liberté, comme on voudrait nous le faire croire.

Le frère François-Frédéric a su éclairer l’attente du  transhumanisme. Elle révèle trois aspirations : la recherche de performance, l’atomisation des limites, et la multiplication des pouvoirs. (…) « Performer » est devenue une manière d'exister là où la vie, en particulier le tissus social étant défait, n'apporte plus sens, joie et réconfort. (…) La technique ne répond pas à la question du sens donné à la vie humaine.

« Il est important, concluait-il, de redécouvrir son propre corps comme unique et vitale médiation entre soi-même et le cosmos, entre soi-même et autrui et finalement comme lieu d'expérience de la dépendance et de la fragilité à travers lesquelles peut se réaliser la seule véritable croissance qui importe: grandir comme personne, grandir dans sa capacité d'aimer et dans son intelligence du réel d'où l'importance d'une écologie intégrale.« 

Après ce dense exposé, Vincent Vignon illustrait par ses compétences d’écologue de longue date, une série de photographies grâce auxquelles nous pouvions mieux nous approprier la situation de richesse ou de fragilité de divers paysages français.

Hervé Coves, bien connu des milieux de la permaculture, nous ouvrait aux richesses du sous-sol, des arbres et des vieux chênes, spécialement de ceux qui sont malades à Notre-Dame du Chêne ! Les nombreuses connexions entre les arbres par les racines et les champignons (mychorèses) nous rappellaient que « la vie est belle » selon le leitmotiv de notre ami franciscain.

Dans son homélie, le frère Jean-Pierre-Marie souligne que la présence de Jésus marchant sur les eaux déchaînées annonce sa victoire de ressuscité et sa seigneurie sur tous les éléments de la nature.

L’après-midi était consacré aux forums, témoignages et présentations d’expériences écologiques dans différents domaines. Celui sur la permaculture, initiée sur les jardins du Sanctuaire, a eu la plus grande audience avec Jérémie Ancelet et Hervé Coves; mais aussi le partage sur l’économie solidaire avec Franck Delalande, Patrice Valantin et Nadine Deswasière. La place du corps dans la conversion écologique était présentée par Marianne Durano, éco-féministe ! L’éducation, la médecine naturelle, et Sainte-Hildegarde complétaient ce tableau d’écologie intégrale.

Ultreia, un groupe de jeunes choristes, stimulait notre écoute et notre joie. Ces jeunes ont animé la liturgie et la prière.

Tugdual Derville a recentré le débat sur l’écologie humaine au risque de l’anthropocentrisme selon l’appréciation de certains.  La question est récurente. Il faut pourtant  tenir avec le pape François, « qu’il n’y a pas deux crises écologiques séparées, l’une environnementale et l’autre sociale (LS 139)« . Préserver la nature et préserver la dignité humaine vont de pair. Parlant du respect des animaux, l’encyclique du pape invite à comprendre que « toute cruauté sur quelconque créature est contraire à la dignité de l’homme (LS 92). »

En soirée Faustine Fayette avait la lourde charge d’animer un débat sur le thème du Colloque: les nouvelles attentes, quelles sont-elles ? Utopie ou réalisme ? Les cinq participants durent répondre à des questions particulièrement pertinentes, mais la pluie et les ennuis électriques ont hâté la fin du débat !

Après une nuit récupératrice, nous nous retrouvions avec l’intervention de Tebaldo Vinciguerra. C’était une grâce que d’avoir au milieu de nous ce jeune père de famille, travaillant au nouveau Dicastère romain pour le service du développement humain intégral, aux côtés du Cardinal Pierre Turkson. Il nous disait la sollicitude du pape  pour les plus pauvres et – chiffres à l’appui – nous aidait à sortir un peu plus de notre indifférence par rapport aux drames de l’humanité d’aujourd’hui. Son intervention claire, précise, pétrie de sagesse se terminait par la plus importante exhortation du colloque: « lisez, relisez Laudato si' »!.

L’apès-midi l’intervention de Gaultier Bès nous faisait prendre conscience du mouvement écologique et décroissant qui traverse la jeunesse contemporaine et qui s’exprime dans la revue d’écologie intégrale: Limite. Beau témoignage, note d’espèrance pour la fin du colloque. Gaultier était venu avec son épouse Marianne Durano et leurs deux enfants Félix et Noé !

L’eucharistie avait été célébrée à l’heure habituelle pour ce 3ème dimanche de Pâques. A la fin de la célébration Mgr Yves Le Saux bénit du pain d’épeautre, pétri par des apprentis boulangers du diocèse; il fut partagé entre tous pour signifier notre fraternité commune et notre reconnaissance au Seigneur pour sa Création.

Laudato si’, mi’Signore !

fr. Marie-Benoît

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